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Photo du rédacteurKarine Ulcoq

La cloche a sonné !

Dernière mise à jour : 13 mai 2022

Nous n’avons pas vécu n’importe quelle rentrée en ce matin du lundi 7 février 2022. Il ne s’agissait pas uniquement du retour à l’école, mais bien du retour à la vie, à ce qui nous définit, en partie, dans notre rôle de parent : la reprise des classes c’est aussi la reprise du mouvement, celui qui nous pousse vers l’avant.

Les cartables préparés avec soin, les goûters, les uniformes, les chaussures, les chaussettes, les gourdes, le trafic, tous ces vieux souvenirs ont refait surface dans les foyers mauriciens ce matin. Bien sûr, nous sommes un peu « rouillés » après cette période de veille, il y a eu quelques petits ratés, inévitables : les uniformes ont tous rétréci (mais à quel moment ils ont autant grandi ???), les trousses n’étaient pas absolument pas complètes, les carnets de correspondance perdus dans le désordre des derniers mois, les livres de bibliothèque ont depuis longtemps rejoint les étagères de leur chambre, bref, cette rentrée, c’était une belle et joyeuse cacophonie !

En route ce matin, mon fils de 8 ans me demande si on est en retard (il n’était pas encore 7h). Même l’heure de la première cloche est passée aux oubliettes !


Mais aujourd’hui, tout ça, ça ne compte pas : c’est la rentrée !


Nous voilà arrivés, quelle sensation étrange, c’est presqu’irréel. Nous sommes en avance, c’est exceptionnel, personne encore, on s’assoit, on attend, on observe. D’un coup, la fourmilière prend vie, ça grouille de monde, de voix, d’enfants. En quelques minutes, plus de place sur les parkings, les bus sont là, les enfants arrivent accompagnés de leurs parents, certains sont même venus en famille, les enseignants se pressent, se frayent un chemin dans cette joyeuse foule, un sourire aux yeux (masque oblige). Mon fils me dit qu’il va enfin revoir ses copains « en vrai ». Et les voilà, ces copains, qui arrivent petit à petit, ils se mettent côte-à-côte et attendent l’ouverture de la grande grille, patients et si impatients. Nous, on attend aussi avec eux cette fois car on ne raterait ce moment pour rien au monde. Les portes s’ouvrent enfin, ça y est, les enfants entrent, un à un, suivant scrupuleusement le protocole sanitaire, sérieux, concentrés, déjà prêts.

Ceux qui ont des plus petits continuent leur chemin vers la maternelle, et nous aussi, les parents nous nous retrouvons comme avant, chacun avec une petite main que l’on tient fermement dans la nôtre, croisant à chaque pas quelqu’un que l’on connait ou que l’on reconnait. Nous avons tous des sourires dans les yeux et un air de fête qui plane au-dessus de nos têtes …

Aujourd’hui, même le trafic était joyeux, révélateur de cette vie qui reprend, cette vie qui revient, ce mouvement incessant et épuisant certes, mais tellement essentiel. Sur la route, on se laisse passer, courtois, aimable, souriant, pas de klaxon, pas de triche.

J’exagère un peu, mais à peine.


Bien sûr, nous avons maintenant d’autres batailles à mener : celle du réveil, celle des devoirs, celle du coucher, celle des goûters et des uniformes abimés, celle des minutes que l’on poursuit mais qui gagnent toujours …

Mais aujourd’hui, on n’y pense pas.

Aujourd’hui, il ne s’agit pas de nos oublis, de nos courses contre la montre, de nos retards et de nos ratés. Aujourd’hui, il s’agit avant tout de ces sourires, de ces retrouvailles, des amis « en vrai » et de ces masques qui ne peuvent même plus cacher la joie.


Oui, c’était un lundi matin d’exception, ceux dont on se souviendra longtemps. Car, au son de cette cloche longtemps endormie, nous avions tous, enfants et adultes, enseignants et personnel non enseignant, le même mot à la bouche qui, même derrière le masque, nous sautait tous aux yeux : ENFIN !

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